La ferme du château à Breilly se trouve sur le versant Sud de la vallée de la Somme, un peu à l’écart du village. En montant une allée de tilleuls, on débouche sur les ruines d’un château. En longeant les vestiges sur la droite, deux pigeonniers indiquent l’entrée de la ferme. C’est l’histoire de ce lieux que nous allons essayer de retracer à travers la vie de ses propriétaires successifs.
Avant le XIXème siècle, Breilly ne compte probablement pas de maison de maître sur ses terres. En 1843, Louise Fougeron, issue d’une famille bourgeoise d’Amiens et veuve d’un notable orléanais, achète une première parcelle de terrain au lieu-dit du bois du Rondel à Breilly.
Sur ce petit bois, la veuve puis son fils Léonce Fougeron construisent un château, ainsi qu’une grande ferme attenante. Ce-dernier passe la majeur partie de sa vie à Breilly et marque de son emprunte le village : il dirige la ferme et gagne de nombreux prix agricoles, notamment pour son élevage de chevaux boulonnais. Il exerce la fonction de maire du village pendant près de deux décennies.
Le château est détruit par les flammes 25 ans après sa construction. Jean Courier de Méré, après son mariage avec la fille de Léonce, est le nouveau propriétaire des lieux. Mais le jeune couple quitte la ferme rapidement, pour la mettre en location autour de 1900, avant de la vendre définitivement après la première guerre mondiale. Ainsi ce termine la présence des châtelains à Breilly, qui aura duré près de 80 ans.
Ce sont des agriculteurs du village, les Pecquet, qui rachètent la propriété en 1924. La ferme connait de violents combats en mai 1940 où de nombreux bâtiments sont détruits. Mais les reconstructions d’après-guerre et les divers évolutions à la fin du siècle vont donner un nouveau visage à la ferme, tout en gardant le cachet du XIXème. La troisième génération de Pecquet habite et travaillent toujours à la ferme.