Mariage Courier-Fougeron de 1891

Deux documents sont traités sur cette page : d’une part le contrat de mariage et de l’autre l’acte civil correspondant. Ce dernier acte civil a été l’une des premières pièces étudiées dans cette étude et a été déniché par Philippe PECQUET.
L’acte notarié se trouve aux archives départementales de la Somme sous la cote 3e23.660. Le contrat est signé devant le notaire le 8 octobre 1891, alors que le mariage civil a lieu à Breilly le 10 octobre suivant. Le mariage civil a eu lieu à la ferme du château « les portes étant ouvertes », et non à la mairie de Breilly. L’acte de mariage nous informe sur filiation complète des époux, ainsi que le nom des témoins prestigieux. On peut également se faire une image du patrimoine d’Angèle FOUGERON, qui est la dernière héritière des FOUGERON de Breilly et en savoir un peu plus sur la superficie de la ferme, les placements financiers, etc. On y trouve également l’apport au mariage du futur marié Jean COURIER de MERE.

Contexte

Sadi Carnot est élu président de la république en 1887 et les gouvernements se succèdent dans un contexte politique très instable. Le 9 octobre 1890 Clément Ader fait voler un engin plus lourd que l’air.

En 1891, Angèle FOUGERON se marie avec Jean COURIER DE MERE à Breilly, et cela tout juste 10 mois après le décès de son père Léonce. Angèle se retrouve la seule héritière et la dernière FOUGERON de Breilly. Elle avait déjà perdu sa mère en 1884, sa jeune sœur en 1887.

Scan

Les photos de l’acte notarié prises aux archives sont consultables sur ce lien.

Un scan de l’acte civil peut être consulté sur ce lien.

Transcription de acte civil

L’an mil huit cent quatre vingt-onze, le 10 octobre, [10.10.1891] à neuf heures du matin, par devant nous, Rappe Jean-Baptiste, Maire, Officier de  l’Etat-Civil de la Commune de Breilly, canton de Picquigny, Département de la Somme, ont comparu publiquement, pour cause de deuil récent dans la famille, en notre domicile, château de Breilly, les portes étant ouvertes,

COURIER DE MERE Henri Jean, propriétaire, âgé de vingt-cinq ans, né à Paris, neuvième arrondissement, le vingt-deux février mil huit cent soixante-six [22.02.1870], domicilié aux Berruries, commune de Mettray (Indres et Loire) fils majeur et légitime de COURIER DE MERE Paul Etienne, propriétaire, Chevalier de la Légion d’honneur, domicilié aux Ailes Berruries, ici présent et consentant au mariage de son fils, et de feue LAURENCEOT Louise Anais, décédée à Arbois (Jura), le vingt-un mai mil huit cent soixante-neuf [21.05.1869], le dit COURIER de MERE Henri Jean procède à son mariage comme libéré du service militaire actif, ainsi que l’atteste son livre qu’il nous a représenté;

et demoiselle FOUGERON Angèle Louise Alice, propriétaire, âgée de vingt-trois ans, née à Breilly le quinze septembre mil huit cent soixante-huit [15.09.1868], et y domiciliée, fille majeure et légitime de FOUGERON Louis Charles Léonce, décédé à Breilly, le onze décembre mil huit cent quatre-vingt-dix [11.12.1890], propriétaire, maire de la commune de Breilly, membre du conseil général de la Somme, Chevalier de la Légion d’honneur et de feue LEROY Angélique Victorine, décédée à Breilly le douze mail mil huit cent quatre-vingt-quatre [12.05.1884]; petite fille du côté paternel, des feus FOUGERON Charles Adolphe décédé à Orléans (Loiret) le dix-huit décembre mil huit cent quarante-un [18.12.1841], et de COULON Louise Alexandrine, décédée à Breilly le dix septembre mil huit cent soixante quatorze [10.09.1874]; du côté maternel, de LEROY Joseph François, propriétaire, âgé de soixante-douze ans, domicilié à Boubers-sur-Canche (Pas-de-Calais), ici présent et consentant au mariage de sa petite-fille, et de feues DE FOURMENT Hortense, décédée à Neuilly-sur-Seine (Seine), le quatorze avril mil huit cent cinquante-trois [14.04.1853];

les nous ont requis des procéder à la célébration du mariage projeté entre eux, dont les publications ont été faites devant la principale porte de notre maison commune les dimanches, treize et vingt septembre, présente année, à midi, et aux même dates et heures, à la Mairie de Mettray, ainsi que le constate de certificat des publications et de non-opposition qui nous a été délivré par le Maire de cette commune, sans qu’aucune opposition nous ait été signalée;

sur notre interpellation, les futurs époux, leurs père et aïeul, nous ont déclaré, conformément à la loi du dix juillet mil huit cent cinquante, que leur contrat de mariage a été passé devant Maitre DIGEON; notaire à Amiens, le huit octobre dernier. Faisant droit aux réquisitions des parties, et après avoir eu bonne lecture, tant de l’extrait de l’acte des naissances du futur époux, de l’acte de naissance de la futur époux, des actes des décès des père et mère de la future épouse, des extraits des actes des aïeuls paternels et maternel de la futures épouses, du certificat des publications et des non-opposition délivré par le Maire de Mettray, de celui du Notaire constatant qu’il a été passé contrat; lesquels, ayant été paraphés par les parties et par nous, demeurent annexés au présent registre, que du chapitre six du titre du mariage de code civil, nous avons reçu, de chacune des parties, l’une après l’autre, la déclaration qu’elles veulent se prendre pour mari et femme, et nous avons prononcé au nom de la loi, que les sieur COURIER DE MERE Henri Jean et la demoiselle FOUGERON Angéle Louise Alice sont unis pas le mariage.

De quoi nous avons pris acte en présence de

Monsieur George Charles JAGERSCHMIDT, ministre plénipotentiaire, ancien directeur au ministère des affaires étrangères, agé de soixante-dix ans, domicilié à Paris, rue de l’areade numéro vingt-quatres, ami de l’époux, de monsieur HAINGERLOT Alfred, propriétaire, âgé de cinquante-deux ans, domicilié au château de Poillé, commune de Charantilly (Indre et Loire) ami de l’époux;

de Monsieur COULON Paul Nicolas, propriétaire, âgé de soixnante quatorze ans, domicilé à Amiens, rue Caumartin, de Monsieur Auguste, Antoine, Baron de FOURMENT, propriétaire, Chevalier de la Légion d’honneur, âgé de soixante-dix ans, domicilié au château de Cercamp, commune de Frévent (Pas-de-Calais), tous deux oncle de l’épouse

Et lecture a été donnée du présent acte, aux parties, à leur père et aïeul, et aux témoins qu’ont signé avec nous.