Biographie de Léonce Fougeron

Léonce FOUGERON peut être considéré à plusieurs égards comme le personnage central de l’histoire de la ferme du château. Léonce n’est pas à l’origine de la construction du château sur le bois du Rondel, mais c’est bien sa mère. Cependant il a construit et gérer la grande ferme attenante avec un certain succès, comme en témoigne les nombreux prix gagnés à des concours agricoles et les nombreux témoignages retrouvés. Il a également marqué de son empruntes le village de Breilly. Il jouait alors pleinement son rôle de notable local, typique du XIXème siècle, un homme riche, établie dans le village et qui le gère.

En plus des nombreuses sources utilisées pour retracer sa vie, on notera deux documents particulièrement intéressants : les « services de Mr Fougeron » de 1881 provenant de son dossier de candidature pour la légion d’honneur et un article publié dans le journal le Progrès de la Somme de 1885 quand il avait 47 ans.

Aucune photographie de Léonce n’a pu être retrouvée et c’est bien dommage. Il a certainement dû être pris en photo, vu son niveau social et l’essor de la photographie au XIXème siècle.

De Orléans…

signature - Léonce Fougeron

Léonce FOUGERON est né à Orléans le 22 décembre 1837. Sa mère Louise FOUGERON, née COULON et native d’Amiens, est alors âgée de 23 ans. Son père Adolphe FOUGERON , propriétaire dans la région orléanaise, est âgé de 35 ans. Ce dernier décède à Orléans en 1841 et laisse Léonce orphelin de père à 4 ans.

Au recensement de 1841, la famille Fougeron (les parents et les deux enfants Alice et Léonce) habite encore au 10 rue de la Clouterie à Orléans (lien), avec 4 domestiques.
En 1846, une famille composée de Fougeron Elisabeth (30 ans), de Ernest (6 ans) et Victorine (4 ans) ainsi qu’une domestique Clementine Morin sont recensés au 10 rue de la Clouterie (lien). Cette famille est à la fois proche (une veuve avec 2 enfants avec des âges similaires) et très différente de la famille qui nous intéresse (prénoms différents, âges pas strictement correspondant).
Au recensement de 1851, on ne retrouve plus de trace de Fougeron, ni même de 10 rue de la Clouterie à Orléans !

…à Breilly

Après la mort de son mari, la désormais veuve FOUGERON revient dans la Somme, sa région de naissance, avec ses deux enfants Alice et Léonce. La veuve FOUGERON est à l’origine de la construction du château et en est la première occupante avec ses enfants.
En 1951, le recensement de la population nous apprends que la petite famille est établie à Breilly, avec le personnel nécessaire pour une vie bourgeoise.
Léonce FOUGERON fait ses études au lycée Henri IV à Paris, puis se forme à l’école d’agriculture de Grignon entre 1854 et 1856 (1)voir la page wikipedia. Il développe la ferme attenante au château et gagne une certaine renommé pour son élevage de chevaux notamment. On trouve de nombreuses traces dans les écrits d’époque de prix gagnés à des concours agricoles (voir la page dédiée) ou de son apport pour l’agriculture et l’élevage dans la région. Il est vice-président de la Société des Agriculteurs de la Somme.
Sa carrière d’agriculteur et de politicien local semble avoir été riche et accomplie, par contre sa vie privé est plus malchanceuse : il perd sa fille cadette Louise qui décède à 16 ans seulement et sa femme Angélique à 36.

Voici une citation, datée de 1862, d’un bulletin des comices agricoles de l’Arrondissement de Saint Quentin (Bulletin, Numéros 10 à 12, page 93) :

M. Fougeron est un jeune homme ancien élève de Grignon qui consacre son temps et sa fortune à faire de l’agriculture. Ses succès répondent à ses efforts. C’est un noble exemple qu’il donne aux fils de famille qui dissipent leur santé et leur fortune sans profit pour l’ordre social.

Carrière politique

Il est qualifié de conservateur et républicain dans les journaux. Il exerce les fonctions de:

  • maire de Breilly pendant 19 années (de 1871 à 1890),
  • conseiller général de la Somme, (à vérifier)
  • conseiller d’arrondissement d’Amiens, du canton de Picquigny (1870-1880 ?)
  • conseiller général de Picquigny (1881-1891 ?).

Sa candidature à la Légion d’Honneur témoigne de son appartenance au partie républicain. Il a comme soutien Albert DAUPHIN, sénateur de conviction républicaine modérée voire conservatrice (fiche Wikipedia).
En 1877, un incident a émaillé sa carrière : il est suspendu de sa fonction de maire quelques temps, des suites de la crise dite du 16 mai 1877.
Après le décès de Léonce, son bras droit Jean-Baptiste RAPPE est élu maire de Breilly et le restera jusqu’à sa mort en 1977(2)voir les coupures de presse Pinsard. Quant à son mandat de conseiller général, il sera repris par Henri SAINT(3)Aux élections de Mars 1891, Henri SAINT devance Henry BOISTEL de BELLOY et restera élu jusqu’en 1904, année où… BOISTEL de BELLOY lui succédera. Source: revue TDS de 2003 (No 75), Archives Départementales de la Somme, page 16. Info de Philippe PECQUET.

Légion d’honneur

La croix de la Légion d’honneur a été accordé à Léonce FOUGERON en 1881. Le dossier consultable en ligne sur la base LEONOR du ministère de la Culture, ainsi que le dossier présent aux archives nationales apportent de précieuses informations sur la carrière de Léonce.
On y apprend qu’il possédait de nombreux étalons dans son haras privé de Breilly, suite à la fermeture du dépôt d’étalons d’Abbeville.
Sa candidature pour la décoration a été soutenue par un sénateur républicain M. DAUPHIN, qui a eu une communication régulière pour pousser le ministre de l’Agriculture à lui décerner la médaille. Le sénateur DAUPHIN souligne la dimension politique de la décoration, afin de soutenir FOUGERON à une prochaine candidature à la députation pour le partie républicain. On y confirme le succès de FOUGERON pour les concours agricoles, avec notamment 200 médailles reçues. On note aussi sa participation au Jury de sélection des chevaux pour l’Exposition Universelle de Paris de 1878.

Décès

Léonce décède peu de jours avant ses 53 ans, le 11 décembre 1890 à Breilly. Les causes de la mort ne sont pas connues. Le faire-part de son décès a été trouvé aux archives de la Somme (cote 3e23.437). On y trouve nommé les membres de sa famille en vie à l’époque, et en particulier sa fille Alice FOUGERON, sa seule héritière.

faire part Fougeron

  • Mlle Alice FOUGERON, sa fille unique,
  • Mr et Mme J. LEROY, ses beau parents,
  • Comte et comtesse de CHASSEPOT, sa soeur et beau-frère,
  • Mlle Camille de CHASSEPOT, sa nièce ?
  • Mr Paul COULON, son beau-frère
  • Raoul COULON, neveu, fils du précédent
  • baron et baronne de FOURMENT, oncle et tante,
  • Marquise du HAMEL
  • Mr Eugène COULON,
  • Mme Victor COULON
  • Mr Raymont COULON
  • Mr et Mme CAPRONNIER
  • Mr et Mme Emile FOUGERON
  • Mme Paul FOUGERON
  • Mr et Mme LAURENT-GAMBIER et leur fille
  • Mme GOSSE de GORRE,
  • Mr et Mme Edouard LEROY et leurs enfants
  • Mr et Mme Henri GOSSE de GORRE et leurs enfants
  • Mr et Mme LARCHER et leur fils

Il est enterré au cimetière de Breilly. Sa tombe existe encore aujourd’hui.tombe fougeron

Notes   [ + ]

1. voir la page wikipedia
2. voir les coupures de presse Pinsard
3. Aux élections de Mars 1891, Henri SAINT devance Henry BOISTEL de BELLOY et restera élu jusqu’en 1904, année où… BOISTEL de BELLOY lui succédera. Source: revue TDS de 2003 (No 75), Archives Départementales de la Somme, page 16. Info de Philippe PECQUET

1 Commentaire

  1. Gabriel

    Merci à Cyprien pour le déchiffrage de la lettre manuscrite !

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